Loneliness

Loneliness

vendredi 23 janvier 2009

La Rêveuse ...



Quelque part sur une terre agitée de soubresauts dévastateurs, une femme égarée dans une douleur sans fond, s’éprend du sommeil, s’alanguit, puis s’élève vers d’autres espaces…

… une femme marche d’un pas léger, aérien, effleurant l’immense plage de neige qui se dessine sous ses pieds. A perte de vue, l’étendue ne trace aucun chemin.
Le pas s’allonge, ferme et sûr, la forme féminine se déploie rapidement, n’abandonnant au sol nulle trace visible. L’immaculé paysage enveloppe la forme encapuchonnée d’ondes d’or pâle, si pâle que par instant elle semble disparaître.
Elle avance, hors du temps, sur le flux mouvant d’un silence bruissant et semble glisser à l’infini d’une plénitude sans substance, femme et paysage unis en une immatérielle corporalité à laquelle, un œil posé là, comme un soleil d’émeraude, suggère l’apparence.

Quelques notes d’une musique étrange, stridente comme une revendication contre le silence, semble s’élever au-dessus des cristaux de neige le marbrant de lueurs vertes et rosées.
La femme interrompt sa marche glissante.
L’idée d’un doigt nacré qui se pose sur des lèvres d’un rose tendre et bleuté, en un geste signifiant un rappel au silence s’impose à l’esprit de la rêveuse.
L’œil posé là, comme un soleil d’émeraude qui suggère l’apparence, s’arrondit, se reforme, s’étire tel le zoom d’un objectif numérique, il capte, emprisonne le flou de la forme qui se meut sur la neige.

Le capuchon blanc laisse deviner, intimement entremêlés deux visages translucides, deux corps éblouissants, entremêlés tel un seul être ondulant sous le souffle évanescent de l’air semé de particules atomiques.
En l’éther impalpable, la forme androgyne se dissout, élève une flamme qui s’enroule, s’infiltre sous la neige, révélant un morceau de terre d’où s’échappent des sons caverneux et barbares ; des notes métalliques creusent et lacèrent l’aile du temps, qui s’enfuit.
L’œil posé là, comme un soleil d’émeraude qui suggère l’apparence, descend doucement sous l’horizon de la vaste étendue d’air et de neige, puis disparaît.

Quelque part sur une terre mugissante, une femme de chair, doucement s’extrait du sommeil, s’étire lascivement, se réjouit de l’aube où miroite déjà un arc de soleil… abandonne son rêve.

Elle a rejoint l’oubli.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

des textes magnifiques Mutti
sensuels, oniriques...

MERCI

Guelum a dit…

Que faire, si ce n'est l'observer. Comment faire pour ne pas la regarder, la beauté de ces lignes y aspire. Il y a, sous le voile, un corps qu'un esprit divulgue. Encore une peau, et dessous une chair qui vibre, qui appelle. Je l'entends, le cri de la mémoire.
Un texte visionnaire. Ces images sont superbes.
Je savais que tu écrivais bien, mais là, je suis surpris.
Je ne sais plus trop quoi dire...
;-)

Anonyme a dit…

Tu en as d'autres, des comme ça, Mutti ? Parce que j'en voudrais bien encore...

MUTTI a dit…

Merci infiniment Lung Ta. Que te répondre sinon que je suis ravie que tu l'aies aimé.
Bises.

MUTTI a dit…

Tu entends si bien, cher Guelum, que j'en suis toute aussi surprise que toi et du coup je ne sais plus trop non plus quoi te dire sinon, un grand merci ; c'est un encouragement qui me touche vraiment.
Je t'embrasse.

MUTTI a dit…

En ai-je d'autres, Co-... hum ! je l'espère bien, ne serait-ce que pour mériter encore ton écoute, mais comment savoir... cela va, cela vient au rythme inconnu de mes regards et de ... certains rêves ;-)
En tous les cas, merci, merci vraiment.

Anonyme a dit…

C'est vraiment ce que Jung appelait un "grand rêve". magnifique et l'illustration aussi. Merci c'est un cadeau pour tous.

MUTTI a dit…

Merci à toi, chère Ariaga... ce qui est un véritable cadeau, à mes yeux, c'est de voir passer ici autant de généreux et généreuses lecteurs et lectrices aux coeurs ouverts.
Partager devient Joie.
Merci à tous.

A.M. Bruffin a dit…

Joli !!!
Je suis émue Mutti ...merci pour ce cadeau ,ce partage .
Douce et belle soirée

MUTTI a dit…

Infiniment merci pour cette émotion Anne-Marie et pour tous tes propres partages...
Douce soirée et une caresse à Mistik...

Bee a dit…

Oui, après la lecture, c'est le silence qui te rend le plus hommage... Tu écris très bien, c'est peu dire! Tes mots nous emportent bien loin d'ici. Un instant, j'ai rêvé... et j'adore!

MUTTI a dit…

Infiniment merci, Bee, le rêve est sans doute aucun l'une des plus belles parts de l'être, en espérer joyeusement la réalisation appartient à chacun...
Ne pas laisser s'installer les cauchemars afin qu'ils ne s'actualisent pas, nous appartient tout autant...