Loneliness

Loneliness

vendredi 13 février 2009

Lupercalia...

C’était hier…
Nous sommes à Rome, c’est la fin de l’année. Le temps de la communion, de la purification.
Des prêtres, les Luperques s’empressent à la préparation de leur office, tandis que dans chaque maison, hommes et femmes s’emploient à nettoyer toutes les pièces de leurs habitations les aspergeant de sel et de blé.
C’est le temps de « februa »
L’antique voie initiatique du totémisme végétal va suivre son cours.
Toute la population est en effervescence et attend dans la fièvre le moment où les prêtres procéderont au sacrifice.
La cérémonie commence.
Nous sommes près du mont Palatin, dans la grotte du Lupercal, là même où Romulus et Rémus ont été allaité par la louve.

En appel à la bienveillance du dieu de la Nature féconde, une jeune vierge s’installe sur l’attribut viril de la statue divine. Immobile, elle suit furtivement du regard la litanie des offrandes animales jusqu’à l’instant des immolations sacrificielles.
Deux jeunes hommes s’avancent devant l’autel.
Un prêtre, pose sur leurs fronts le couteau rituel ensanglanté qu’il tient à la main, puis lestement, à l’aide d’un tampon de laine imbibé de lait, il essuie enfin les marques sanglantes.
Eperdus d’émotion, mais heureux et soulagés, les jeunes hommes éclatent de rire, exprimant leur joie de cette renaissance.
L’instant marque le départ d’une liesse communicative.

Tous quittent la grotte et le mont Palatin et se dirigent, au pas de course, vers la ville.
Toujours sous la présidence rituelle du dieu de la Nature féconde, qu’accompagne Dea Luperca, la déesse mi-louve-mi-chèvre, la population s’épand en courant dans toutes les rues de la ville. Tous les prêtres officiants sont revêtus de simples peaux de chèvres et armés de lanières de peau de boucs. Tout un flot de jeunes femmes enceintes ou en quête de maternité accourent au devant d’eux. La déesse et le puissant dieu Faunus Lupercus, autorise l’espoir, s’unissent en promesse de fécondité.
L’espoir efface toute crainte, les femmes se précipitent d’elles-mêmes sous les coups des lanières, aspirant à recevoir la flagellation. Enceintes, ou se croyant stériles toutes entrevoient le possible d’une grossesse, de moindres douleurs à l’accouchement ou encore d’une bienfaisante montée de lait…

Le rituel générateur d’espérance se termine.
Bientôt chacun déroulera ses pas vers le Banquet.
Les jeunes filles déjà, ont inscrit leur prénom sur un parchemin et l’ont jeté dans une immense jarre que les jeunes hommes viendront tirer laissant le sort leur désigner leur compagne de table.
Nouvelle présidence de dieux… Eros et Junon officient… l’amour et le mariage dansent autour des convives….

… Les dignitaires de la chrétienté n’apprécient guère ces rites et ses fêtes païennes. Un grand nombre s’essaieront à les faire disparaître… en vain….

Jusqu’à ce que Gelase 1er, en 495 déclare le 14 Février

Fête de Saint Valentin


8 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton texte est superbe, tout imprégné des forces de la nature. J'ignorais cette origine païenne de la Saint Valentin. C'est une fête que j'aimais bien, moi qui ne suis pas portée sur les célébrations à date fixe et je l'aimerai encore plus. Affectueuses bises.

A.M. Bruffin a dit…

J'aime également beaucoup cette fête,surtout pour le plaisir de décorer ...et de créer des compositions florales rouges et blanches de formes différentes ,
enfin à l'époque j'avais ma boutique de fleurs .C'était un jour particulier ,les clients étaient dans l'euphorie ...de l'amour .
Que de bons souvenirs ,merci Mutti.

Bee a dit…

J'aime bien que les origines des fêtes soient mises en valeur. Le christianisme a tellement récupéré toutes ces manifestations à son profit... Merci de rappeler celle-ci, on se croirait dans le "tableau"!

Néanmoins, j'aime aussi la St Valentin. Depuis 34 ans,, nous n'en avons pas manquée une! Loin du battage commercial! Mais les fleurs, c'est une tradition bien agréable!
Bonne St Valentin à toi!

MUTTI a dit…

Merci Ariaga, il semble bien que nombre de fêtes "modernes" et quelque peu marquées d'un sceau commercial, aient pour origine une tradition païenne... et l'on ne va trop s'en plaindre... c'est important "La Fête".
Douces bises.

MUTTI a dit…

Ainsi, chère Anne-Marie, tu étais fleuriste... quel bonheur ! En confidence, il y a maintenant un peu plus d'une dizaine d'année, jai travaillé dans la composition florale. J'ai adoré... et il m'arrive d'avoir l'occasion de m'y remettre, pour les amies ou la famille.
Douce soirée.

MUTTI a dit…

Bravo Bee, 34 ans sans oublier l'esprit d'Amour qui préside en cette Fête... c'est merveilleux.
Longue vie à cette Fête (sans le battage commercial) pour que tu ne la manques jamais et la vive avec bonheur pour de très nombreuse années encore...
Affectueusement.

Anonyme a dit…

J'ai adoré lire ce texte..il y a bien longtemps j'étais historienne..juste pour le plaisir de remonter le temps et voir ainsi les hommmes croire sans cesse inventer ce qu'ils ne font souvent que transformer .

Il est tant de choses que l'humain cherche à faire disparaître lorsque la peur lui tient ccompagnie ..
Alors il chasse la forme et en installe une autre ..

Mais sur le fond ..rien a changé .

De manière païene ou chrétiene l'Amour réussit toujours à passer .

Il suffit juste de se détacher de la forme pour toucher le fond .

MUTTI a dit…

Oui Lilou, et merci... l'amour est là, discret, parfois secret,mais l'amour est toujours partout en Présence indestructible... et comme tu le dis, "Il suffit de se détacher de la forme pour toucher le fond."...