Loneliness

Loneliness

mercredi 4 février 2009

Premier Mercredi ...


Premier mercredi du mois.
Une sirène entonne la litanie du rappel…
A la lisière de deux communes, un décalage de secondes entretient la sourde gravité de l’écho.
Longue et sombre stridence. Un bébé ensommeillé sursaute et pleure.
Longue et sombre stridence… des souvenirs de guerre repeuplent l’esprit des anciens.
Les plus jeunes interrogent ; se font raconter l’angoisse.
D’oreille en oreille se gravent les outils de la peur.
D’oreille en oreille s’articulent sournoisement les anneaux du devoir de mémoire.
Premier mercredi du mois…
A perpétuité le rappel du danger, l’écho de la division entre les peuples.
A perpétuité l’entretient de la machine de guerre.
A perpétuité le mirage de la sécurité.
A perpétuité le tueur en série des frêles pensées de paix.
D’oreille en oreille le devoir de mémoire alimente l’hier, le révolu.
D’oreille en oreille, ce faux devoir avorte le présent… organise le « no future »…

D’oreille en oreille le devoir de mémoire assassine l’innocence.


* * *

Et pourtant…

« Les jours où le ciel est gris, le soleil n’a pas disparu à tout jamais. »

Arnaud Desjardins

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme par hasard hier j'étais dehors au moment des deux sirènes, et j'y ai fait plus attention que d'habitude; relavant la tête, je me sentais connectée aux autres. Ne sommes-nous pas tous plus unis devant l'adversité, les difficultés de la vie ?

A.M. Bruffin a dit…

Heureuse de te retrouver Mutti...
Après la pluie ,le beau temps ...

MUTTI a dit…

Merci Francine pour votre passage et pour avoir exprimer votre ressenti.

MUTTI a dit…

Merci Anne-Marie, oui après la pluie, le beau-temps... après les passages à vide, les regains de vitalité...
Douce journée.

Bee a dit…

Je n'ai pas de mots... C'est magnifique! Le texte, l'image...

Et c'est drôle car ma fille ainée m'appelle toujours Mutti depuis ses classes d'allemand! Petit clin d'oeil!
Merci pour ton passage

MUTTI a dit…

Merci à toi aussi... petite confidence, c'est aussi ma fille qui la première et également suite à ses cours d'allemand m'a reprénommée ainsi... et j'ai adoré!

Anonyme a dit…

"D'oreille en oreille, le devoir de mémoire assassine l'innocence ..." cela me pose souvent question ... Comment concilier ces horreurs de défaillances d'hommes, passées et présentes - et l'innocence, cette faculté d'espoir et d'enthousiasme qu'elle nourrit pour des lendemains meilleurs ... Et là, je pense aux enfants, à leurs yeux de confiance, et aux regards bafoués ... J'ai mal à cette trahison du monde de l'innocence et pourtant, le soleil est toujours là quelque part, prêt à sur - vivre, prêt à nourrir, prêt à brûler aussi parfois ... A nouveau, un poids, 2 mesures ...

MUTTI a dit…

Comme je comprends, Kaïkan... la mémoire, le devoir de mémoire, comme un cheminement sur le tranchant d'une lame de rasoir... d'un côté, trop souvent encore, le sang, le goût du sang, les relents de vengeance et de haine. Et de l'autre côté, le miel d'une mémoire éclairant la conscience afin de ne pas reconduire les drames de la psyché humaine...
Sans doute oui, un poids immense cette mémoire... et deux mesures... réactions émotionnelles de défiance et de peur cristallisées... ou actions constructives galvanisées par une conscience évolutive...

Bee a dit…

Les hommes bombardent pour tuer, déposent des explosifs pour tuer, encore et encore... Et pendant ce temps, les oiseaux continuent de chanter, l'herbe continue de pousser, les fleurs de s'épanouir.
Nous faussons et trahissons notre place sur cette terre.
Merci pour ton com. J'ai parfois le sentiment que nous sommes des oiseaux dont les chants essaient de couvrir le bruit des querelles...

Anonyme a dit…

"D’oreille en oreille le devoir de mémoire assassine l’innocence."
Oui tu as raison mais l'innocence n'est elle pas la première erreur et le premier pas vers l'immonde. Tous les salauds se disent innocents. On trouve toujours une bonne raison à l'innocence.
Ni coupables ni innocents nous sommes ce que nous sommes dans le présent face à nous-même dans le miroir.

MUTTI a dit…

"Sommes-nous des oiseaux dont les chants essaient de couvrir le bruit des querelles"... je ne sais pas, Bee, je ne le sais vraiment pas... simplement souvent le coeur me dit, et je ne suis pas la seule, "Ecris ce que tu ressens, écris ce que tu vois, écris ce que tu entends"... parfois je paresse, parfois je réponds à cette voix...

MUTTI a dit…

Terrible vérité, cher Lasiate " tous les salauds se disent innocents"... la dramaturgie de l'humain s'organise en effet entre culpabilité et innocence...
Mais, tu as raison nous ne sommes que face à nous-mêmes, face à ce que nous manifestons, tant de beauté et d'ignoble amalgamés, face au miroir du cycle présent...

Jean a dit…

"..« Les jours où le ciel est gris, le soleil n’a pas disparu à tout jamais. »
Arnaud Desjardins

Je suis très reconnaissant envers Desjardins .
Ses livres m'ont guidé , accompagné pendant plus de vingt ans .
Aujourd'hui encore , ses leçons sont présentes dans ma vie de tous les jours même si depuis quelques années , grâce à l'enseignement d'Arnaud , je pratique surtout l'enseignement de Ramana Maharshi .