Loneliness

Loneliness

mercredi 15 avril 2009

Le Samâdhi ...

Le Samâdhi...
... la conscience ininterrompue de notre propre essence...


[…] « C’est une expérience extrêmement profonde qui arrive parfois de manière inopinée, sans que nous soyons en train de pratiquer ou méditer. Soit dit en passant, personne n’a jamais atteint l’éveil au cours de la méditation, mais toujours dans la confrontation avec le réel. Même le Bouddha a connu l’éveil au sortir de sa méditation en voyant l’étoile du matin. Lorsque nous entrons en samâdhi parce que notre maître est en samâdhi, c’est comme si nous recevions en cadeau l’expérience avant d’avoir les moyens d’y entrer. C’est étrange, nous sommes pris par un état dont nous n'avons aucune idée, même si nous avons lu tous les texte concernant le samâdhi. Les concepts fondent, les attentes sont bouleversées par l’espace qui nous envahit. Il n’y a rien d’autre qu’une incroyable présence lumineuse. Cela dure quelques minutes, ou plus. C’est un état très doux, même si nous imaginons que pour y entrer il faille traverser quelque chose de violent ou de très puissant. Non, c’est une douce explosion qui fait peur car nous perdons tout point d’appui, tout repère et, surtout, toute dimension connue. Nous échappons au connu, nous entrons dans une dimension qui n’est plus ni l’espace ni le temps, mais l’infini. » […]

[…] « Le samâdhi est une grâce, ce n’est pas un objet de consommation. C’est très difficile car, dès que notre corps a enregistré comment cela fonctionne, l’immobilité, la quasi-absence de respiration, comme si la peau respirait, nous essayons de reproduire le samâdhi. Alors cela devient artificiel et, très vite, c’est l’enfermement. Chaque fois que Devî me voyait fabriquer du samâdhi, elle faisait exprès de m’interrompre jusqu’à ce qu’enfin je fasse l’expérience de ne plus le rechercher et d’avoir la surprise de la grâce. » […]

[…] « L’important est de ne pas induire un état, même s’il est agréable. Si nous le faisons, la quête se resserre complètement.
Comme le disait un maître du passé, on finit comme un rat pris dans un conduit de plus en plus étroit. Ce qui est merveilleux dans la quête c’est au contraire d’essayer de trouver une forme d’indépendance par rapport au fait de fabriquer quelque chose. En laissant les choses se faire d’elles-mêmes, nous trouvons la fraîcheur continue de ne rien attendre de particulier et nous voyons les cadeaux venir librement.


Sahajanandabhaïrava chanta,

Pas d’espoir, pas de besoin, pas de manques,
Pas de projection, pas d’attente, pas d’histoire personnelle,
Pas d’immobilité, pas de mouvement,
Pas ici, pas ailleurs, les mondes ne sont pas scindés.
Détends la sensation, la pensée et l’émotion,
Laisse-les suivre leur cours spontanément,
Elles se libèrent comme un nuage se défait dans l’espace.
Goûte au sans-limite, car rien n’est séparé de ton essence originelle….



Extraits de texte emprunté à Daniel Odier dans son livre :
L’INCENDIE DU CŒUR
Un chant tantrique

Editions le Relié Poche




6 commentaires:

ariaga a dit…

C'est une grâce et, pour moi, ce qui est important, en attendant que ce cadeau exceptionnel sot accordé, il faut vivre...au mieux.

MUTTI a dit…

Cette grâce, chère Ariaga, n'entrave nullement le fait de vivre... au mieux. Ce n'est pas une mort à soi mais une naissance en soi... nous permettant de redevenir un "homme" ordinaire ayant "vu" que les objets et les phénomènes du monde ne sont ni bons, ni mauvais, que seule, la mentalisation entretient la différenciation et toutes autres sortes de discriminations.
Le coeur (esprit) libre et paisible n'a plus rien à saisir ni à abandonner, il vit ce qui est sans accaparement ni fixité.

Bien à toi.

ariaga a dit…

Tu le dis si bien que je veux y croire. Tendresse.

MUTTI a dit…

L'amitié qui te porte à vouloir le croire me va droit au coeur, chère Ariaga... il m'encourage au témoignage, parfois par la voix d'auteurs pratiquants, d'autres fois au moyen de ma propre voix (s'aimer pour aimer, le marcheur, ou autres témoignages plus anciens) mais je n'ignore pas combien il peut paraître extrêmement difficile de lâcher-prise et de ne plus être agi seulement par les pensées discursives et les émotions envahissantes... Se tenir assis au centre de soi-même même en circulant dans la foule n'est sans doute pas simple, pourtant c'est tout à fait réalisable.
Avec toute ma profonde et tendre amitié.

thomas a dit…

bonsoir,

je suis juste un petit jeune de passage...
je souhaiter juste trouver un plus sur le toucher par le numineux ou état samadhi, et je tombe ici.

ayant vécu deux fois cet état de grâce (peut être un peut "chanceux" hihi), je ne peux qu'avouer qu'il est indescriptible, que le chercher est vain.
qu'il arrive simplement au moment ou on ne s'identifie plus à l'extérieur, que l'on fait preuve d'un immense lâcher prise. A ce moment précis, on laisse la porte grande ouverte, on accorde à ce que notre maître intérieur s'installe entièrement en nous pour qu'il puisse jouir d'être dans un corps incarné complètement et voir, sentir, entendre à travers lui, il n'y a plus d'intérieur ni d'extérieur, de bien de mal, on devient son maître intérieur, il n'y a plus aucunes barrières, il "s'incarne" dans la matière, le corps physique.

pouvoir vivre le point de vue de son maître intérieur pendant quelques minutes procucre un extase qui changera, et marquera, pour toujours la vie de cette personne !

bisouus !

MUTTI a dit…

Merci pour ton passage dans mes archives, Thomas... je suis bienheureuse de ton éveil ; certes un tel évènement ne se recherche pas, il advient ! Mais la route est longue pour qu'un véritable et total équilibre des corps subtils devienne une totale réalité...
Je te souhaite une belle route dans l'amour et la compassion pour tous les êtres...
Tendrement