Loneliness

Loneliness

dimanche 3 mai 2009

Homme, qui es-tu ...



Lorsqu’ Ariaga a proposé à ses nombreux lecteurs de réfléchir sur l’énorme question :
« Qu’est-ce qu’un homme », je m’apprêtais à partir, en voyage.

Pendant mes préparatifs me revenait sans cesse l’idée de répondre brièvement à la question par ce petit texte qui m’a toujours amusée et dans le même temps, portée vers de profondes réflexions… Etrangement il m’a été impossible de poster un commentaire chez mon amie, pendant deux jours pleins…
Sans doute me fallait-il approfondir la question et l’emporter en voyage…
Munie de ce texte en mon esprit, de quelques autres ouvrages d’accompagnement, et de cette forme étrange qui m’engage de façon innée à la réflexion et à la méditation, je me retrouvais dans le train avec au long du défilé du paysage, la vision de Tchouang-tseu…

« Une fois, moi, Tchouang-tseu, je rêvais que j’étais un papillon voletant de-ci, de-là, butinant, satisfait de son sort et ignorant mon état humain.
Brusquement, je m’éveillai et me retrouvai, surpris d’être moi-même. A présent je ne sais plus si je suis un homme rêvant qu’il est un papillon ou si je suis un papillon rêvant qu’il est homme. »

L’arrivée dans la famille fit disparaître l’image et la réflexion. Chaque chose se pose à sa place et dans son temps… Plus tard, chacun en son propre champ de pause… je me rends près de la mare auprès des aulnes accueillant toujours ma nature contemplative et protégeant de leur subtil murmure mes lectures réflexives. Sous mon bras je retiens l’un de mes livres de chevet, décidée à relire le plus grand nombre possible de mes « soulignés » … et oui, j’entretiens avec mes livres un compagnonnage qui fait fi de leur enveloppe soignée, m’attachant à leur contenu que je griffe irrémédiablement de nombreux coups de crayons et autres codes secrets… Assise sous l’aulne, j’ouvre au hasard comme j’aime à le faire… et la voix de Teilhard de Chardin entremêlée au tit tit des mésanges, me fait entendre …

[…] « Avec l’apparition du réfléchi, tout change. Jusqu’alors c’était assez de considérer, dans la Nature, une large vibration simple : la montée de Conscience. Maintenant il va s’agir de définir et d’harmoniser dans ses lois une montée des consciences. » […]

Inutile de vous dire… galvanisée par l’actualité brûlante d’un tel énoncé, je repose le livre et me soumet avec bonheur à la plénitude qui m’envahit et m’unifie à ce qui m’environne. Ne reste plus, assise sous l’aulne auprès de la mare, qu’une Conscience de La Présence.

Bien à vous tous et un grand merci à Ariaga

Mutti


Un peu plus…

[…] « Situons dans le Monde le Phénomène humain : l’Evolution est une montée vers la Conscience. Celle-ci conduit à un effet d’union pour une rénovation spirituelle de la Terre par un redéploiement illuminateur de l’être sur soi. »[…]

Et enfin… « Un amour universel : il est la seule façon complète et finale dont nous puissions aimer. »

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour.
Très heureux d'avoir découvert votre blog.
De brillantes lectures m'attendent ici aussi, merci.

Bon dimanche_

MUTTI a dit…

Bonjour Eipho,
Je partage la Joie de cette découverte simultanée... merci à vous.
Très bon et beau dimanche également.

ariaga a dit…

J'aime ces rencontres sur des blogs qui, même si ils sont très différents, ont un cheminement commun. Mutti tu es belle à l'intérieur, ton texte d'aujourd'hui en est la preuve. Quand les textes sont forts j'ai la plus grande difficulté à les commenter, pet-être parce que y ajouter serait de ma part verbiage conventionnel. Je t'embrasse amie.

MUTTI a dit…

Chère Ariaga, je connais bien ces instants de lecture à la suite desquels nous aimerions trouver les mots pour commenter mais que touchés à coeur, nous passons en silence... ou juste en signifiant notre passage... Tes mots ci-dessus m'offrent beaucoup plus qu'un commentaire ou qu'un passage et il est certain qu'entre nous, douce et belle amie, le verbiage conventionnel ne saurait avoir cours.
Je t'embrasse

guelum a dit…

Je n'ai pas non plus laissé de commentaire sur ce texte d'Ariaga. Je ne sais pas pourquoi. Si... je sais : parce que je ne sais pas. Je crois que définir "homme" n'est pas facile car nous sommes en constante évolution.
Ainsi, si je m'y essayais, j'essaierais de me définir moi-même. N'est-ce pas en soi, poser une dé-finition, c'est-à-dire une sorte de limite ?
Je crois qu'on peut dire tout simplement ce qu'est l'homme schématiquement. Chercher à "creuser" plus au fond, n'est-ce pas le sonder, le jauger ? Poser cette question, n'est-ce pas émettre une incertitude ? Pourquoi ?
Je suis. Je serai demain légèrement différent d'aujourd'hui. Je l'espère. Il y a chez l'homme cette faculté de progrès et d'évolution.
J'y crois. Même si...
Bises

MUTTI a dit…

Effectivement cher Guelum, définir un phénomène indéfini, non-fini, serait une « sacrée » gageure ; Tenter, s’essayer à une réponse ne peut qu’exprimer les versions émotionnelles et psychologiques de la perception consciente en lesquelles le cycle actuel nous maintient, j’oserais même dire, nous contient par le moyen d’un mental, lui-même non fini. Une réponse à cette question, à cette énigme ne peut se trouver dans « le savoir ». Il nous faudrait un accès à la Connaissance, et à une Conscience parfaite de la totalité, ce que ce cycle de manifestation ne nous permet pas, du moins pas encore si ce n’est (peut être ?!) qu’à un très petit nombre de vrais méditant.
C’est pourquoi je souhaitais poster les mots de Tchouang-tseu chez Ariaga… C’est mots là, en mon entendement, traduisent le « je ne sais pas » que tu prononces ici, un « je ne sais pas » auquel je m’accorde, tant je ne perçois que de l’inconnaissable… ce qui entretient l’Idée, plus que la pensée que le phénomène humain est un phénomène évolutif, expansif dont nous ne pouvons pas même imaginer le devenir.
Et comme toi, j’y crois. Même si …
Bises

Bee a dit…

Je n'ajouterai aucune définition, ce serait trop.

Par contre, je me demande ce que penserait Teilhard de Chardin de notre "évolution"... Il demeure souvent chez de grands penseurs une sorte d'enthousiasme utopique qui aboutit à (parfois) une grande désillusion. De même, que penserait Georges Orwell alors que nous sommes bien loin à présent de 1984...?
J'aime toujours les photos qui me parlent d'Avalon...

MUTTI a dit…

Oui, Bee, nous pouvons nous demander quelle pourrait être la réaction de tous ces grands penseurs face à la lenteur de l'évolution du plus grand nombre... toutefois j'imagine assez bien que ces êtres n'ignoraient pas que leurs paroles enthousiastes, enseignantes, initiatiques, ne toucheraient véritablement et profondément, qu'un assez petit nombre...

A.M. Bruffin a dit…

J'aime beaucoup le terme "montée de conscience " c'est vraiment mon ressenti .
"Avec bonheur à la plénitude qui m’envahit et m’unifie à ce qui m’environne. Ne reste plus, assise sur le banc qu’une Conscience de La Présence."
En résonance .

MUTTI a dit…

Oui, Anne-Marie, en tes photos, en tes peintures, dans les textes que tu affectionnes et partages, je perçois bien cette résonance...
Merci.