Loneliness

Loneliness

mardi 27 mai 2008

M'Avarra


Badaboom ! … Et voilà ! ... Il n’y a pas deux secondes M’Avarra se ressentait, tranquille, joyeuse et virevoltante telle une danseuse enlacée d’un long tutu blanc et s’exprimait secrètement dans le silence laiteux de la Voie à juste titre nommée... Lactée.
Inutile de dire … que vraisemblablement elle rêvait, se laissant voguer au rythme de croyances idéalistes d’un virtuel mieux être dans le meilleur des mondes à venir jamais.
Badaboom, c’est un euphémisme ! Se dit-elle en mémoire de cet instant, étonnant, déstabilisant, galvanisant ...
La chute fut si vive qu’elle y pressenti l’idée de sa mort, plutôt que l’idée d’une existence à goûter … enfin !
Pourtant, cet instant se marque en mémoire, tout au plus comme un coup léger reçu au niveau d’une impalpable omoplate, accompagnant la conviction d’un enfermement au cœur profond d’une tulipe jaune.
Regard immobile et serein, M’Avarra regarde, écoute et visite l’instant disparu.

… Comme au secret dans une tulipe d’ambre léger, elle entend des murmures de révolte, tel un ressac tumultueux provenant d’un espace corporel indiscernable... Inspir, expir, inextinguible, à l’intervalle duquel paraît se languir le son devenu quasi inaudible de la liberté.
Liberté … L’idée, seule, de cet ange de félicité flotte au gré du flux et du reflux qui organise, une forme nouvelle. Le tutu blanc s’est évanouit, comme happé par la bouche d’un monde révolu... elle se retrouve nue.

M’Avarra, mais est-ce elle, se présente au voir aussi nue que le ver. Il lui apparaît n’être plus … qu’un têtard.
Mental inactif.
L’horreur de la situation visuelle n’a pas le temps d’apparaître. Sans nom, sans réelle forme, un éclat de conscience traverse l’océan de l’oubli. Et l’idée de s’enfuir de cette prison aux parois lisses et jaunes se suspend pourtant à l’horizon de cette conscience enfouie, quelque part, aux tréfonds de la forme larvaire en gestation. M’Avarra sent qu’elle doit apparaître, quelque part, pour être vue comme quelque chose d’existant, et d’important, pour quelqu’un …
La conscience en éveil, reconnaît la fausseté de la situation mais ne possède pas le pouvoir d’y échapper.
Badaboom ! ... M’Avarra pénètre dans le tissu du temps !

4 commentaires:

Guelum a dit…

J'aime beaucoup encore... tu as l'art d'exprimer des "lourdeurs" avec légèreté ;-) dans ce tissu du temps j'ai l'impression qu'elle tombe (un peu comme les astres lourds qui courbent et creusent l'espace-temps); mais, elle tombe avec des ailes, on dirait !
C'est son atout à elle; et c'est peut-être aussi le tien... une tombée qui me remonte ce soir !
Merci Mutti !

MUTTI a dit…

Merci Guelum… juste un souvenir, ce qui me reste en conscience de cet instant de la naissance au monde… qui semble enfoui dans l’oubli pour beaucoup.
Instant « vital » qui oublié ou non, tracera toutes les quêtes à venir, toutes les espérances pour … ETRE.
Entre nous...je me souviens de beaucoup plus…
Bises

Anonyme a dit…

Un bien beau texte pour mon retour sur les blogs. Je pénètre ainsi à nouveau dans le tissu du temps des blogs. Bises.

MUTTI a dit…

Tout plein de bises pour toi, chère Ariaga, je suis très heureuse de ton retour.
Merci, à bientôt.