Loneliness

Loneliness

jeudi 13 novembre 2008

Tropique de l'âme...

Que pourrais-je te murmurer, que je n’ai répété, seriné, taraudé en idées de toutes les manières, afin que ceux qui nous forment et nous créent à leurs goûts ou à leur dégoûts, nous les grands arbres, comme toi-même et comme tous, ne se targuent plus de nous connaître, et de se connaître, que tels qu’ils croient se voir ou croient nous voir…
Que pourrions-nous chanter encore que nos voix n’auraient épuisé pour que « Je Suis » paraisse et se concrétise d’une manière qui soit fidèlement le dessein de l’origine, tandis que chacun revêt incessamment l’autre, de son personnel vêtement…

Que pourrions-nous exprimer encore de notre attente sans lassitude qui traduit à tout instant l’Etre abandonné au Silence et à la Vacuité de l’Essence… pour que le monde formel entende mieux et davantage…

Comment ne pas nous taire, lorsque le bruit se fait si intense que le monde formel semble s’en boucher tous les recoins de la Conscience, jusqu’à s’en étouffer d’incompréhensions…

Que pourrions-nous encore dévoiler des candeurs enfantines et de la tendresse véritable à tant de vieillards de l’ombre qui dessinent « Je Suis » dans le brouillard et les gouttes grises d’une maladive complexité mentale…


Que pourrions nous scander depuis nos cimes, de cette vérité qui nous fait connaître que nous, comme toi et tous, ne pouvons être autre qu’une parcelle d’infini dans la densité aérienne d’une Idée en quête d’existence et du rêve indéfini de l’Etre en qui et de qui rien ne peut être énoncé, parce que seul le Son et la Lumière en manifeste La Présence…

Que pourrions-nous laisser transparaître de la Joie à ne vivre simplement que ce qui se dessine ici et là, sur un instant jaillit d’une impression du Temps, quand bien même toutes ces épures tracées par la persistance de la mémoire n’appartiennent qu’au dessein de l’Essence…

Comment au cœur de notre Nature, ne pourrions-nous plus nous exercer à vibrer d’Amour, alors que cette offrande nous donne à aimer jusqu’à l’ombre de toutes créatures encore tourmentées par le regret et le souvenir de la plénitude ardente et mouvante du souffle silencieux qui permet aux créations de la pensée, d’apparaître…


Que pourrions-nous murmurer, encore et encore, pour que les créatures ainsi apparues n’apprennent rien d’autre que Ce Qui Est, depuis ce toujours sans existence et sans forme qui ne révèle que la Présence Solaire, et l’absence de la nuit et des ténèbres que pourtant chacun expérimente irrémédiablement, dans l’idée pernicieuse d’une séparative identité…


Et que pourrais-tu écrire qui ne serait que trop ou trop peu, que bien et mal intimement confondu par la chaleur même de l’Universel Inconnu qui ne dicte rien d’autre que la Volonté d’Etre, et la difficulté d’être autrement qu’un souffle imperceptible seulement bienheureux de s’écouler éternellement…

10 commentaires:

Murièle a dit…

Merci Mutti

tu ne peux savoir à quel point tes mots et ces images m'émeuvent ....

Tendrement

MUTTI a dit…

Merci de tout coeur pour ton écoute, Murièle.
Infinie tendresse.

Anonyme a dit…

Et quels mots pourrais-je utiliser pour exprimer ce que je ressens à la lecture de ces textes sublimes assortis à ces magnifiques photos ? Il y a là de quoi faire un très beau livre !

MUTTI a dit…

Tes mots expriment si bien l'écoute, Francine, que les grands arbres te remercient...et moi de même...

Chaleureusement.

Un tout petit livre alors, et en papier recyclé...

Anonyme a dit…

j'aime bcp cet article..
tilk

Anonyme a dit…

Ô silence, grains de souffle parsemés dans les pluies fines des éternelles recommencées...

Ce texte chante tout cela, divin souffle...

Merci à l'Inspir imperceptible et source de Vie de s'exprimer ainsi en douceur, silencieusement, et de laisser une empreinte perceptible

Love, so much,

Nathye d'or

MUTTI a dit…

Merci Tilk, je suis certaine que les arbres, et la Nature dans son ensemble te parlent à toi aussi...

MUTTI a dit…

Nathye d'or, ton oreille si fine incessamment à l'écoute des vibrances naturelles qui initie à la langue du silence, laisse ici jaillir les mots de la poésie du souffle... merci à toi...

En intimité de Présence.

Guelum a dit…

Des mots très émouvants. Un "tu" que l'on voudrait pour "soi", pour se le prendre en plein dedans et ne pas oublier. Des mots qui marquent.
Merci Mutti...

MUTTI a dit…

Simplement, Merci à Toi, Guelum... Tes propres mots, ici, m'ont emmenés... loin... et d'autres mots ont résonné, jailli... alors qu'abandonner vrillait en mon esprit... MERCI infiniment...