Loneliness

Loneliness

vendredi 28 novembre 2008

ELLE, pense à lui...

Elle pense à lui.

Elle pense à toutes ces rencontres que la vie organise comme un brouillon de soi-même pour se mieux voir. Se mieux reconnaître en de multiples facettes.
Pas toujours reluisantes les facettes, pas toujours plaisantes à regarder, mais tout de même, cette observation de soi par le monde, c’est fascinant.

Dans le doux, le bon, le plaisant, lui, il existe, bel et bien, et véhicule d’harmoniques miroitements ; et cette part masculine, si difficile à accepter lorsque le corps, féminin, prend trop d’importance, c’est étrange, intéressant.
Finalement, c’est très acceptable et agréable.

Elle pense à lui, jusqu’à percevoir réellement le feutre bleu à pointe fine qu’il tient entre ses doigts. L’encre bleue s’écoule en veines fines et peuple le carnet, qui s’emplit de mots, de phrases courtes ou longues. Mots et phrases brassent les idées qui trottent et désirent dérouler une nouvelle, un roman, une histoire…
Ils se parlent, ils se taisent aussi, au rythme de l’existence qui va, et vient.
Il parle de tout, et de rien… tout comme elle qui ne sait que participer, répondre à ce miracle des rencontres et entretenir le plus sincère des dialogues.

Elle pense à lui, lovant des mots de tous les jours au cœur des lettres qu’ils se partagent. Elle pense à lui et le voit, comme s’il s’était assis tout près, face à face…elle se raconte, il se raconte. Ils effacent les mystères, ils s’énoncent en duo ce qui au quotidien de l’existence renonce au dévoilement.
Elle pense à lui sans nul besoin de l’imaginer, de lui dessiner un corps… ils se sont décrit furtivement, histoire de se dire un peu plus, de s’imager eux-mêmes sans y mettre de réelle importance.
Histoire de se dire, tels, que le monde les dessine mais qu’importe le dessin.

Elle pense à lui.
Elle entend au creux des mots, au profond des phrases qu’il livre ici où là au plaisir d’écrire, la résonance intense des désirs masculins.
Il demeure en sa vivante et mature jeunesse tandis que chez elle, l’âge inscrit doucement, fermement, les filigranes de la libération d’une trop ardente féminité.

Elle pense à lui.
Et à la joie, de l’échange, des rencontres.
A la joie des duos qui se forment ou se déforment et déclinent le mouvement imparable de l’éphémère réalité.

Elle pense à la joie … qui résiste au temps qui passe.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

comme c'est beau...

Anonyme a dit…

deuxième lecture : et lui, pense-t-il à elle ?

Anonyme a dit…

Ce texte est magnifique d'émotion, de pudeur et d'impudeur, de beauté de l'imaginaire. Cela fait du bien et c'est d'une écriture...L'autruche secoue le sable.

Guelum a dit…

Et lui aussi il pense à elle, c'est sûr... Moi, j'aime bien comme elle en pense à lui, alors... je me mets à sa place, à lui ;-) Tu m'en veux pas dis ? Mais je sais qu'elle, elle pense aussi à beaucoup d'autres, ça se voit, parce qu'elle aime...
Bises très chère Mutti !

danae a dit…

Bien vu cette façon de décrire la façon dont elle pense à lui.

et puis j'aime la photo, ces feuilles blanches qui se détachent sur le bleu profond de l'eau. C'est un peu irréel et cela fait rêver.

bises
danae

MUTTI a dit…

Je ne sais pas, chère Ambre... et toi qu'en pense-tu ?

MUTTI a dit…

Coucou Ariaga, puisque l'autruche secoue le sable je peux lui faire un coucou... et d'ailleurs j'ai aperçu un morceau de sa jolie tête sur un espace qui lui tient à coeur... et à moi aussi...

MUTTI a dit…

Comment pourrais-je t'en vouloir, cher Guelum, tu as parfaitement le droit de te mettre à sa place... et je te promets de penser à toi, tout comme elle, elle pense à lui.
Bises itou ;-)

Anonyme a dit…

je ne sais pas
chaque fois que je relis ce texte, je le re-découvre toujours, pourquoi ?
ces mots veulent me dire quelque chose, c'est certain :-)
Tu évoques la joie qui résiste au temps qui passe, et pourtant je ressens beaucoup de mélancolie dans ce billet..
je t'embrasse

MUTTI a dit…

Merci Danae... la photo est bien réelle, ce sont les feuilles argentées d'une espèce de nénuphars poussant dans un bassin du parc botanique de Coluche. Parc qu'il a légué à la commune où se trouvait sa maison en Guadeloupe.
La maison existe toujours, séparée du parc... et on peut la louer...çà c'est le rêve... mais sans doute faudrait-il ne pas trop craindre les touristes ...
Echange de bises.

MUTTI a dit…

Ambre, la joie résiste au temps qui passe, et n'entretient aucune mélancolie, aucune nostalgie, parce que chaque instant,par le regard, par l'écoute, est un révélateur du mouvement et de la richesse de ce que tout être est, en profondeur...
Sur le miroir des mots que tu viens lire ici, chacun de tes ressentis te révèle à toi-même... tout ressentis quel qu'il soit nous appartient en propre et nous offre l'opportunité d'une découverte...
Je t'embrasse.

Anonyme a dit…

ma joie est partie Mutti, ça fait un moment déjà ..

MUTTI a dit…

La joie peut te sembler "partie" Ambre... certaine circonstances et évènements peuvent engendrer cette idée... mais si elle a existé, ne serait-ce qu'un seul jour, une seule minute, un seul instant... elle est là, à demeure... et reviendra te visiter dès que tu lui ouvriras la porte...