« Ô Noble Fils, Ecoute !
Aucun phénomène n'a plus d'existence que le reflet de la lune dans l'eau.
Tout ce qui apparaît, phénomènes internes, phénomènes externes,
Apparaît comme projection de l'esprit non-né.
Aussi n'existe ni Samsara ni Nirvana,
Ni naissance, ni mort,
Ni apparition, ni disparition.
Sur les eaux de l'esprit, seule se déroule la course des phénomènes,
Comme, chaque nuit, roule le firmament dans les eaux du lac.
L'esprit, semblable au miroir, reflète le monde,
Il est le lac face au firmament.
Sachant cela, le pratiquant avisé sait qu'il n'existe ni chemin vers la libération,
Ni lieu de réalisation.
Voyant cela, Ô Fils de Noble Famille,
Le pratiquant accompli repose en l'esprit même.
Comme nul ne peut saisir le reflet de la lune qui traverse le lac,
Aucun phénomène n'est saisissable.
Sachant cela, le pratiquant avisé
Contemple les phénomènes sans attachement,
Sans aversion ni ignorance.
Le méditant lui-même n'est pour lui-même qu'un reflet sur les eaux de l'esprit,
Sachant cela, le pratiquant avisé réalise qu'il est sans corps,
Ainsi actualise-t-il le dharmakaya.
Considérant son propre reflet, le pratiquant avisé réalise la nature de son corps d'émanation,
Ainsi actualise-t-il le sambhogakaya.
Voyant enfin que lui-même se reflète dans les eaux de tout lac,
Le pratiquant avisé comprend la nature du corps d'apparition,
Ainsi travaille-t-il à actualiser le nirmanakaya.
Quand il est réalisé que l'esprit du pratiquant n'est qu'un reflet dans les eaux de l'esprit non-né,
Le pratiquant avisé pratique le sans-esprit.
Alors s'effondre pour lui la dernière supercherie,
Et contemplant toute chose intérieure ou extérieure
Comme reflet dans les eaux de l'esprit non-né,
Le pratiquant réalise l'omniprésence de la Source, maître ultime.
Car lorsqu'est clairement perçu que tout n'a d'existence que comme reflet,
Le miroir de l'esprit apparaît et peut être connu.
Au cœur du miroir,
L'esprit non-né qui projette toute chose,
Et en qui tout se reflète,
Est le cœur même de Bouddha.
Restant en contemplation devant la nature même de l'esprit non-né,
Le pratiquant commence, sans méditer, sans intervenir ni corriger,
A contempler l'apparition et la transformation du monde.
Quand il est clairement réalisé que tout a le statut du reflet,
La source se dévoile.
Si l'on demeure dans la source sans en altérer l'activité,
Le cœur du Bouddha lui-même peut être connu.
Quand on connaît le cœur du Bouddha, sans s'identifier au Bouddha,
Tout s'achève, les eaux remontent du fleuve,
Et le lac s'ouvre comme un œil Unique.
Alors apparaît clairement que seul existe l'esprit non-né,
Duquel personne ne fut jamais séparé. »
Extrait du "Miroir de Samanthabadra" - par Tertön Selwa Rang Djoung
Prajnâpâramiâ Hridaya - Le Cœur de la parfaite sagesse -
Aucun phénomène n'a plus d'existence que le reflet de la lune dans l'eau.
Tout ce qui apparaît, phénomènes internes, phénomènes externes,
Apparaît comme projection de l'esprit non-né.
Aussi n'existe ni Samsara ni Nirvana,
Ni naissance, ni mort,
Ni apparition, ni disparition.
Sur les eaux de l'esprit, seule se déroule la course des phénomènes,
Comme, chaque nuit, roule le firmament dans les eaux du lac.
L'esprit, semblable au miroir, reflète le monde,
Il est le lac face au firmament.
Sachant cela, le pratiquant avisé sait qu'il n'existe ni chemin vers la libération,
Ni lieu de réalisation.
Voyant cela, Ô Fils de Noble Famille,
Le pratiquant accompli repose en l'esprit même.
Comme nul ne peut saisir le reflet de la lune qui traverse le lac,
Aucun phénomène n'est saisissable.
Sachant cela, le pratiquant avisé
Contemple les phénomènes sans attachement,
Sans aversion ni ignorance.
Le méditant lui-même n'est pour lui-même qu'un reflet sur les eaux de l'esprit,
Sachant cela, le pratiquant avisé réalise qu'il est sans corps,
Ainsi actualise-t-il le dharmakaya.
Considérant son propre reflet, le pratiquant avisé réalise la nature de son corps d'émanation,
Ainsi actualise-t-il le sambhogakaya.
Voyant enfin que lui-même se reflète dans les eaux de tout lac,
Le pratiquant avisé comprend la nature du corps d'apparition,
Ainsi travaille-t-il à actualiser le nirmanakaya.
Quand il est réalisé que l'esprit du pratiquant n'est qu'un reflet dans les eaux de l'esprit non-né,
Le pratiquant avisé pratique le sans-esprit.
Alors s'effondre pour lui la dernière supercherie,
Et contemplant toute chose intérieure ou extérieure
Comme reflet dans les eaux de l'esprit non-né,
Le pratiquant réalise l'omniprésence de la Source, maître ultime.
Car lorsqu'est clairement perçu que tout n'a d'existence que comme reflet,
Le miroir de l'esprit apparaît et peut être connu.
Au cœur du miroir,
L'esprit non-né qui projette toute chose,
Et en qui tout se reflète,
Est le cœur même de Bouddha.
Restant en contemplation devant la nature même de l'esprit non-né,
Le pratiquant commence, sans méditer, sans intervenir ni corriger,
A contempler l'apparition et la transformation du monde.
Quand il est clairement réalisé que tout a le statut du reflet,
La source se dévoile.
Si l'on demeure dans la source sans en altérer l'activité,
Le cœur du Bouddha lui-même peut être connu.
Quand on connaît le cœur du Bouddha, sans s'identifier au Bouddha,
Tout s'achève, les eaux remontent du fleuve,
Et le lac s'ouvre comme un œil Unique.
Alors apparaît clairement que seul existe l'esprit non-né,
Duquel personne ne fut jamais séparé. »
Extrait du "Miroir de Samanthabadra" - par Tertön Selwa Rang Djoung
Prajnâpâramiâ Hridaya - Le Cœur de la parfaite sagesse -