Loneliness

Loneliness

samedi 27 juin 2009

L'Absente...



Salle blanche sans décor.
Une femme assise sur une chaise tressée de fils métalliques, triture les pans de sa blouse noire. Au ciel des murs immaculés, des tubes de néon délavent le contraste, ternissent le noir devenu gris.
La femme, buste replié sur les genoux, transperce le vide, l’œil éteint.
Elle ne dit mot, le silence règne, ne délivrant nul inspire, nul expire.
C’est un silence étranger au Silence.

Ce n’est pas la paix en ce silence régnant en ce hors temps.
C’est un silence inquiet, un silence interrogatif, un silence organisé, empreint de douleurs à l’intensité furtive.
C’est un silence en attente de mots, un silence rouge teinté de souffrance.
Un silence torturé, un présent qui s’enfuit, un regard abîmé qui se cache au profond d’une nuit épaisse.
C’est un silence orageux, un silence déni, un silence déchu, un voile ténu qui masque le corps nu, disparu…
C’est un silence âpre et rude.
Une plongée terrifiante dans le silence étranger au Silence.

« Une simple absence », dit un homme en blouse bleue en traversant la salle blanche, l’œil indifférent, « la vie n’est pas toujours rose ! »


Muttifree - écrits évènementiels -

dimanche 21 juin 2009

Seconde après seconde...

Chaque seconde dessine les portes du passé...



"Ne vous encombrez pas l'esprit de pensées inutiles.
A quoi bon ruminer le passé, anticiper l'avenir ?

Restez dans la simplicité de l'instant présent."

Dilgo Khyentsé Rinpotché


jeudi 11 juin 2009

Embarquement...


Sur la barque de l’existence, secouée par les tempêtes de la raison, mal avisée par les vagues de l’émotion, par les vents de Psyché ballotée, la barque chancelle…

Alors, doucement je m’assieds …

Et mon corps, silencieux, se rappelle,
Il était une fois….l’Etre …

Jamais il n’est très loin,
en secret au plus profond,
dans le creuset du cœur,
amoureux et serein,
l’être attend
que ce corps se souvienne,
et s’éveille.

En deçà du flot mental tumultueux, soudain
Le corps, silencieux, perçoit l’être d’où il vient …
Qui, d’un souffle frais et léger, le soutient,
le transporte,
Immobilisé,
comme sur l’aile douce
d’une colombe.

En deçà des flots agités surgit un lac, tranquille
Au centre duquel l’être repose,
Enveloppant d’un regard clairvoyant
et pourtant sans pupille,
le corps qu’il anime.

Dès lors adouci, amoureux, de l’image, des tourments,
ce corps libéré,
joyeusement voyage et parcourt tous les océans,
tous les rivages.
Il marche, indéfiniment,
visitant sans heurt, sans dommage,
tous les horizons,
que ceux-ci soient désormais ensoleillés et sans nuage,
ou souvent encore assombris par l’orage …

samedi 6 juin 2009

Les franges du temps...


Je vis et je marche
Sur les franges du temps,
Amoureuse attentive
A l'instant que dessine
En toutes vies,
Le mouvement.
L'Amour est mon guide
Quand bien même, pourtant,
Jamais je ne saurais
En quelle direction souffle,
Le vent.
Comme la fleur ou l'oiseau
Sur les franges du temps
Je suis libre de vivre,
d'Aimer,
De m'alanguir puis de m'éteindre
Effacée, par le souffle du vent.

* * *

mardi 2 juin 2009

Tant d'amours...



Tant d’amours qui ne sont pas l’Amour… cela ne peut-il faire réfléchir ?

Tant d’amours qui ne sont qu’espérance d’être aimé, admiré, adulé
Tant d’amours qui ne sont que passion pour un être imaginé, rêvé
Tant d’amours qui ne sont qu’attirance et vanité
Tant d’amours qui ne sont que désir de chair et plaisir de chasser

Tant d’amours qui ne sont qu’espoir de soi-même se rencontrer
Tant d’amours qui ne sont que sensations, impressions, émotions,
Sentiment, tous entremêlés …

Tant d’amours où le moi pense et croit aimer cet autre, là en face, si beau, si riche, si cultivé
Tant d’amours où le moi pense et croit aimer cet autre, là en face, qui lui offrira sécurité

Tant d’amours en absence d’Amour
Qui vont se fatiguer, lutter, se combattre, se déchirer, se déliter,
Par la raison, la déraison, l’ennui, le dégoût et la haine s’entretuer

Tant d’amours en absence d’Amour
Cela ne peut-il faire réfléchir ?