RELATION…
[…] « …l’homme qui souhaite recevoir la réalité et non la chercher, qui souhaite entendre la voix de l’éternel, quel que soit cet éternel, doit comprendre la relation, car dans la relation il y a conflit et c’est ce conflit qui s’oppose au réel.
Autrement dit, c’est dans le conflit que se fixe la conscience de soi, qui cherche à éviter le conflit, à y échapper.
Mais ce n’est que si l’esprit comprend le conflit qu’il est capable de recevoir le réel.
Faute de comprendre la relation, la poursuite du réel n’est qu’une démarche de fuite.
Pourquoi ne pas le regarder en face ? Si vous ne comprenez pas ce qu’est le réel, comment pouvez-vous le dépasser ?
Vous pouvez fermer les yeux, vous réfugier devant les autels et adorer des images vaines, mais le culte, l’adoration, le rite, les fleurs, les sacrifices, les idéaux, les croyances – tout cela n’a aucun sens si vous ne comprenez pas le conflit dans la relation, rien d’autre, car dans ce conflit, l’on découvre tout le travail de l’esprit.
[…]… « La compréhension du conflit dans la relation, et elle seule, est donc de première importance, car c’est à partir de ce conflit que nous créons le monde où nous vivons tous les jours, le malheur, la pauvreté, la laideur de l’existence.
La relation est la réponse au mouvement de la vie.
La vie nous pose un défi constant et lorsque la réponse est insuffisante, il y a conflit.
Mais en répondant de façon immédiate, réelle et adéquate au conflit, on parvient à la plénitude.
C’est dans cette réponse adéquate donnée au conflit que réside sa cessation.
Il est donc important de se comprendre, non dans l’abstrait, mais dans la réalité de la vie quotidienne.
La plus haute importance revient à ce que vous êtes dans la vie : non ce à quoi vous pensez ou sur quoi vous avez des théories, mais votre conduite envers votre femme, votre mari, vos enfants, vos employés.
En effet, c’est avec ce que vous êtes que vous créez le monde.
Conduite n’est pas synonyme de conduite idéale. La conduite idéale n’existe pas. La conduite est ce que vous êtes d’une minute à l’autre, comment vous vous comportez à chaque instant.
L’idéal est une façon d’échapper à ce que vous êtes. Comment pouvez-vous aller loin quand vous ne savez pas ce qu’il y a tout près de vous, quand vous n’êtes pas attentif… […]
[…]… « La seule chose que vous puissiez faire est de modifier votre relation avec le monde, non le monde de l’Europe ou de l’Amérique, mais le monde de votre femme, de votre mari, de votre travail, de votre foyer.
C’est là que vous pouvez instaurer le changement, et ce changement rayonne en cercles de plus en plus étendus, mais sans ce changement fondamental, il ne peut y avoir de paix de l’esprit. »…[…]
CONNAISSANCE DE SOI…
[…]… « Ainsi, la connaissance de soi n’est pas la connaissance d’un soi placé très haut ; elle s’applique à chaque instant, dans la conduite de tous les jours, qui est action, qui est relation ; et sans cette connaissance de soi, il n’est pas de pensée juste. Vous ne disposez pas de la base de la pensée juste si vous ne savez pas ce que vous êtes. Vous ne pouvez vous connaître dans l’abstraction ou l’idéologie.
Vous ne pouvez vous connaître que par rapport à votre vie de tous les jours.
Ne savez-vous pas que vous êtes en conflit ? A quoi sert de vous en détourner, de l’éviter, comme l’homme qui a un poison dans le corps et ne le rejette pas, de sorte qu’il meurt à petit feu ?
C’est pourquoi la connaissance de soi est le commencement de la sagesse, et sans cette connaissance, vous ne pouvez aller loin.
La quête de l’absolu, de Dieu, de la vérité, ou ce que vous voulez n’est que la quête d’une gratification, fruit de votre propre projection.
Vous devez donc commencer tout près et passer au crible chacun de vos mots, chacun de vos gestes, votre façon de parler, votre façon d’être, votre façon de manger ; prenez conscience de tout, sans rien condamner. C’est dans cette conscience que vous saurez ce qui existe réellement et la transformation de ce qui est, qui est le début de la libération.
La libération n’est pas une fin en soi.
La libération advient à chaque instant, dans la compréhension de ce qui est, lorsque l’esprit est libre, et non rendu libre. Seul l’esprit libre peut découvrir, et non pas l’esprit façonné par une croyance ou une hypothèse. Un tel esprit est incapable de découverte. Il ne peut y avoir de liberté s’il y a conflit, car le conflit, c’est une relation dans laquelle l’ego reste figé. »…
J. KRISHNAMURTI - La Relation de l’homme au monde
[…] « …l’homme qui souhaite recevoir la réalité et non la chercher, qui souhaite entendre la voix de l’éternel, quel que soit cet éternel, doit comprendre la relation, car dans la relation il y a conflit et c’est ce conflit qui s’oppose au réel.
Autrement dit, c’est dans le conflit que se fixe la conscience de soi, qui cherche à éviter le conflit, à y échapper.
Mais ce n’est que si l’esprit comprend le conflit qu’il est capable de recevoir le réel.
Faute de comprendre la relation, la poursuite du réel n’est qu’une démarche de fuite.
Pourquoi ne pas le regarder en face ? Si vous ne comprenez pas ce qu’est le réel, comment pouvez-vous le dépasser ?
Vous pouvez fermer les yeux, vous réfugier devant les autels et adorer des images vaines, mais le culte, l’adoration, le rite, les fleurs, les sacrifices, les idéaux, les croyances – tout cela n’a aucun sens si vous ne comprenez pas le conflit dans la relation, rien d’autre, car dans ce conflit, l’on découvre tout le travail de l’esprit.
[…]… « La compréhension du conflit dans la relation, et elle seule, est donc de première importance, car c’est à partir de ce conflit que nous créons le monde où nous vivons tous les jours, le malheur, la pauvreté, la laideur de l’existence.
La relation est la réponse au mouvement de la vie.
La vie nous pose un défi constant et lorsque la réponse est insuffisante, il y a conflit.
Mais en répondant de façon immédiate, réelle et adéquate au conflit, on parvient à la plénitude.
C’est dans cette réponse adéquate donnée au conflit que réside sa cessation.
Il est donc important de se comprendre, non dans l’abstrait, mais dans la réalité de la vie quotidienne.
La plus haute importance revient à ce que vous êtes dans la vie : non ce à quoi vous pensez ou sur quoi vous avez des théories, mais votre conduite envers votre femme, votre mari, vos enfants, vos employés.
En effet, c’est avec ce que vous êtes que vous créez le monde.
Conduite n’est pas synonyme de conduite idéale. La conduite idéale n’existe pas. La conduite est ce que vous êtes d’une minute à l’autre, comment vous vous comportez à chaque instant.
L’idéal est une façon d’échapper à ce que vous êtes. Comment pouvez-vous aller loin quand vous ne savez pas ce qu’il y a tout près de vous, quand vous n’êtes pas attentif… […]
[…]… « La seule chose que vous puissiez faire est de modifier votre relation avec le monde, non le monde de l’Europe ou de l’Amérique, mais le monde de votre femme, de votre mari, de votre travail, de votre foyer.
C’est là que vous pouvez instaurer le changement, et ce changement rayonne en cercles de plus en plus étendus, mais sans ce changement fondamental, il ne peut y avoir de paix de l’esprit. »…[…]
CONNAISSANCE DE SOI…
[…]… « Ainsi, la connaissance de soi n’est pas la connaissance d’un soi placé très haut ; elle s’applique à chaque instant, dans la conduite de tous les jours, qui est action, qui est relation ; et sans cette connaissance de soi, il n’est pas de pensée juste. Vous ne disposez pas de la base de la pensée juste si vous ne savez pas ce que vous êtes. Vous ne pouvez vous connaître dans l’abstraction ou l’idéologie.
Vous ne pouvez vous connaître que par rapport à votre vie de tous les jours.
Ne savez-vous pas que vous êtes en conflit ? A quoi sert de vous en détourner, de l’éviter, comme l’homme qui a un poison dans le corps et ne le rejette pas, de sorte qu’il meurt à petit feu ?
C’est pourquoi la connaissance de soi est le commencement de la sagesse, et sans cette connaissance, vous ne pouvez aller loin.
La quête de l’absolu, de Dieu, de la vérité, ou ce que vous voulez n’est que la quête d’une gratification, fruit de votre propre projection.
Vous devez donc commencer tout près et passer au crible chacun de vos mots, chacun de vos gestes, votre façon de parler, votre façon d’être, votre façon de manger ; prenez conscience de tout, sans rien condamner. C’est dans cette conscience que vous saurez ce qui existe réellement et la transformation de ce qui est, qui est le début de la libération.
La libération n’est pas une fin en soi.
La libération advient à chaque instant, dans la compréhension de ce qui est, lorsque l’esprit est libre, et non rendu libre. Seul l’esprit libre peut découvrir, et non pas l’esprit façonné par une croyance ou une hypothèse. Un tel esprit est incapable de découverte. Il ne peut y avoir de liberté s’il y a conflit, car le conflit, c’est une relation dans laquelle l’ego reste figé. »…
J. KRISHNAMURTI - La Relation de l’homme au monde
4 commentaires:
Très bien ce texte de Krishnamurti, tout est dans la relation.
Krishnamurti est toujours je trouve très paradoxal (de mon seul point de vue) car il part dans des grandes choses où parfois j'ai du mal à le suivre pour arriver à une philosophie du concret et de l'attention que j'apprécie énormément
Là tu nous en as mis une "bonne tartine" à digérer ;-)
Mais tout y est
Et j'élargirais le conflit dans la relation, avec la communication non-violente (voir livres de Marshall Rosenberg) et dont D'Ansembourg a écrit un TITRE de livre superbe : "cessez d'être gentil, soyez vrai !"
En non-violenec on apprend d'abord l'agressivité, c'est à dire étymologiquement,aller au devant de
Ne pas fuir les conflits mais les VOIR
Merci pour cette profonde réflexionMultifree, un plaisir toujours de venir ici
chaleureusement
C'est vrai, quelle tartine ! Ce jour là, j'étais "en plein dedans", je venais d'être témoin d'une relation conflictuelle en laquelle les participants ne percevaient pas toute l'information que leur apparente opposition révélait... à mon sens il y avait là un jeu grotesque où le rire aurait du prendre place... je n'ai su, ou bien je n'ai pu que rester calme, avec un sourire qui, finalement, a interrompu le combat, laissant un peu de place peut-être à la réflexion chez les protagonistes... puis, comme ils sont lecteurs intermittents de ce blog... Mais tu as raison, la digestion va peut-être être difficile et longue sans doute l'assimilation.
Au-delà de cela,j'apprécie aussi énormément cette philosophie du concret et de l'attention de Krishnamurti, sur ma route cet instructeur a été une rencontre capitale. Quant au livre "Cessez d'être gentil, soyez vrai!" Je le connais et l'apprécie tout particulièrement... N'y aurait-il eu que le titre ... ce serait déjà un immense enseignement.
Merci, Lung Ta, merci d'Etre ce que tu es et d'être Présent sur le net.
Merci Ariaga, comme le souligne Lung Ta, j'en ai mis "une tartine" mais ces entretiens de Krishnamurti sur "la relation dans le monde" m'ont tellement nourris ...
Tendresse
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